Qu’est-ce que l’identitovigilance ?

Le processus d'identitovigilance

L’identitovigilance est un système de surveillance permettant la prévention et la gestion des risques liés aux erreurs d’identification des patients.

En pratique, cela se traduit par la vérification de l’identité du patient à chaque étape des soins ce qui permet d’administrer les bons soins, au bon moment, au bon patient. Un ensemble de règles doit être respecté pour limiter les risques liés à l'identification de l'usager pendant son parcours au sein des établissements de soin (libéral, salarié, ambulatoire, médico-social ou hospitalier). 

Ce processus compte plusieurs acteurs : 

- Le patient lui-même : il doit être acteur de sa sécurité. Il doit fournir les bons éléments d'identification aux professionnels de santé et contrôler qu'il est identifié de la même façon dans les établissements de santé qu'il fréquente. 

- Les professionnels de santé, qui doivent employer des règles d'identification communes. 

Pour caractériser une identité, on utilise des éléments appelés traits : 

- Les traits stricts, qu'il est obligatoire de renseigner : le nom, le premier prénom de l'état civil, le sexe, la date et le lieu de naissance. 

- Les traits étendus qui s'ajoutent aux traits stricts lorsqu'ils existent : les autres prénoms de naissance, le nom ou le prénom d'usage, le numéro de sécurité sociale... 

Les seuls documents pris en compte pour certifier l'identité d'un patient sont la carte nationale d'identité, le passeport, le titre de séjour ou l'acte de naissance pour les nouveaux nés. La carte vitale et le permis de conduire ne sont par exemple pas assez fiables pour être utilisés. 

Identifier le patient à chaque étape du processus de soin est essentiel pour éviter les erreurs médicales. 

L’identitovigilance permet de garantir que tous les patients soient correctement identifiés durant la totalité de leur séjour à l’hôpital et dans tous les échanges de données médicales et administratives.

Les erreurs découlent parfois du fait que les informations concernant un individu sont différentes sur son état civil, ses documents d'assurance maladie et son identité employée dans la vie de tous les jours.

L'identitovigilance permet d’éviter les erreurs suivantes :

• Donner un traitement au mauvais patient 
• Erreur d’intervention
• Opération faite du mauvais côté
• Diagnostics de patients inversés
• Erreur de déclaration de décès
• Usurpation
• Mauvaise attribution d'un numéro de séjour

Une des erreurs les plus courantes est le doublon de dossiers : le patient peut faire l'objet de dossiers différents chez plusieurs professionnels de santé sans qu'aucun lien ne soit fait entre eux. Ils peuvent alors être mal pris en charge par défaut d'information.

A l'inverse, une fusion de dossiers peut aussi causer problème. Deux patients ayant des noms assez proches peuvent être enregistrer par erreur dans un même dossier médical. Cette situation est malheureusement fréquente dans les établissements de santé. Des décisions peuvent alors être prises à partir d'informations erronées.  

Ce système s’avère particulièrement utile pour les personnes qui ne peuvent pas s’exprimer, qui ont des troubles de la mémoire, qui sont dans des états mentaux confus ou encore qui ne parlent pas la langue.

Dans le cas où une erreur est détectée, elle doit faire l’objet d’une Déclaration d’Evénement Indésirable. Il est essentiel de réaliser les vérifications à toutes les étapes de soin pour éviter que les erreurs se transforment en accident.

Pour que tous les professionnels de la santé aient des pratiques communes, il est recommandé pour chaque structure de santé d'établir une charte d'identitovigilance, qui doit être adaptée à la taille de la structure et aux prises en charge qui y sont réalisées. Cette charte doit préciser toutes les règles à respecter 

Tout d’abord, chaque patient hospitalisé bénéficie d’un bracelet d’identité ou bracelet d'identification médicale, la mise en place de ce bracelet s’effectue dès l’admission aux urgences ou en unité de soin. Le patient doit en être informé et il doit y en avoir une trace dans son dossier.

Lors de chaque premier contact avec un patient, lors d’un transfert ou d’un examen et avant de passer à un acte risqué comme une opération il est essentiel de vérifier l’identité par un interrogatoire. Toutefois, le patient est en droit de refuser le port du bracelet, et celui-ci ne garantit en aucun cas à lui seul la sécurité des soins.

Pour cela, il faut poser des questions ouvertes du type : « Pouvez-vous me donner vos nom, prénom et date de naissance ? ». Il ne faut donc pas se faire confirmer une affirmation en posant ce type de question : « Vous êtes bien Madame X ? »

Chez le patient qui est en incapacité de s’exprimer pour donner son identité, le professionnel de santé vérifiera par la lecture de son bracelet médical.

Pour impliquer le patient, il est important de lui expliquer les différentes étapes (pose du bracelet, questions à chaque étape de la prise en charge…) et les raisons de ces vérifications. Ainsi, il ne sera pas étonné d’être régulièrement questionné.

L’identité déclinée doit correspondre à celle mentionnée sur le bracelet. Chez le patient dans l’incapacité de donner son identité, la vérification est réalisée par le professionnel de santé à la lecture de son bracelet.
Le patient peut être interpellé par le fait qu’on lui demande à plusieurs reprises de décliner son identité.

Il faut être particulièrement vigilant à ce que la vérification soit bien faite lors des moments clés de l’hospitalisation :

• La pré-admission
• L’admission dans un des centres de soin
• Le séjour
• Les éventuels examens complémentaires
• Les éventuels transferts
• Le règlement des factures et la clôture des dossiers.

Ce système de vérification doit tout de même être réalisé en respectant les droits du patient : ses données doivent être protégées et il doit être tenu informé du traitement de ses données et de l’accès aux informations médicales qui le concernent. En effet, l'identitovigilance autorise l'accès à certaines conditions aux données personnelles de santé du patient. Dans l'intérêt du patient, la Loi informatique et libertés, qui régule l'accès aux données personnelles des individus, autorise par dérogation un partage de la confidentialité des données médicales.